novembre 29, 2012 at 7:00

Les regretsvlad / Chroniques urbaines / no comments

Les regrets

 

L’odeur de son parfum m’enivre et, c’est plus fort que moi, je me retourne et la regarde. Elle me fait penser à cette fille dont jadis, j’étais follement amoureux…

 

Avec un souffle de nostalgie, je plonge dans l’océan de mes souvenirs puis je remonte à la surface pour me laisser flotter sur l’épave d’une inéluctable question qui demeure à jamais sans réponse: et si ça avait fonctionné entre nous deux?

 

« Tu me fais penser à une fille que j’ai déjà aimé! »

 

« Ah oui? Et que s’est-il passé? »

 

« Rien, en fait… la vie a fait que nos chemins se soient séparés. »

 

« Tu as l’air de regretter la chose. »

 

« Je pense être plutôt perplexe; il m’arrive parfois de penser à elle et de me demander ce qu’elle fait à ce moment précis… »

 

« Il ne faut pas vivre dans le passé; ce genre de questions peuvent facilement empoisonner ton existence… »

 

« Oui, bien sûr. Merci pour le conseil. »

 

On arrive à sa destination et elle me laisse sachant bien qu’elle ne pourra me sauver des eaux troubles dans lesquelles je dérive toujours.

 

Puis viens ma pharmacienne préférée, qui me dit que pour noyer une peine d’amour rien de mieux qu’un peu de sirop Buckley; en forte concentration c’est comme prendre de l’ectsasy… Ouais.  J’pense qu’on passera.

 

2:45 AM: Last call dans les bars, la récréation est presque terminée. Mon ami Déreck monte avec moi et m’explique que les regrets sont des obstacles nécessaires qui nous forcent à grandir et nous remettre en question. Cool, mais pourquoi je me sens si petit dans mes souliers?

 

3:30 AM: Au tour d’Andréa de me prodiguer ses conseils: « Des regrets il y en a toujours dans une vie; le secret est de savoir gérer le trop plein d’émotions qu’ils peuvent engendrer. »

 

Justement. En cette belle nuit, le « trop plein » est une vague sur laquelle je ne surf pas, mais plutôt une houle qui m’engloutit.

 

Il est 5h du mat et j’embarque alors mon client VIP en direction de l’aéroport. Je nage encore en des courants mélancoliques et lui fais part de ce qui m’afflige; sa réponse s’avère être une piste intéressante:

 

« Vlad, tu ne peux pas comparer ce qui était à ce qui est aujourd’hui; as-tu pensé à la possibilité qu’en ce moment précis tu pourrais vivre un calvaire auprès de cette personne? Crois-moi, tout arrive pour une raison. Tout est relatif et lorsque tu te construis des hypothèses basées sur des désirs non satisfaits, tu t’emprisonnes dans des illusions malsaines…»

 

Je le laisse prendre son avion, pensant au fait que les choix que nous faisons ne garantissent jamais une destination heureuse ou malheureuse.

 

Qu’on les chérissent ou qu’on les regrettent, les chemins empruntés nous éloignent parfois de rendez-vous manqués avec le bonheur et nous mènent à d’autres tête-à-tête avec le désastre…

 

Oui, ils nous arrivent à tous un jour ou l’autre de se ressasser des regrets, et de de, de, se les rejouer en tête comme un mauvais film qui n’arrête pas d’en finir.

 

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