juillet 2, 2013 at 5:08

Affrontementvlad / Chroniques urbaines / no comments

word fight

 

Le quartier chinois, ou Chinatown; un asiatique en gougounes me demande de l’emmener sur le Plateau. Un clip Hip-Hop fait vibrer le haut-parleur de mon mobile.

 

Mon client (le kid) jette un coup d’oeil et me laisse savoir qu’en Chine, il a une Bentley comme celle de Rick Ross.

 

« La seule différence, c’est qu’elle appartient sûrement à ton père, pas à toi! »

 

« Ce qui est à mon père, m’appartient indirectement. »

 

« Si je comprends bien tu es un fils à papa… »

 

« Hé oui! »

 

« Ton argent de poche sur une base mensuelle ça ressemble à quoi? »

 

« En terme d’argent de poche, ça s’approche des trois mille dollars. »

 

« Putain! La vie te gâte! »

 

« Ouais, on peut dire ça… »

 

« C’est cool je vais sûrement avoir un gros tip avec toi »

 

« Ah, ah, ah, elle est bonne ta joke! Tu fais sûrement de l’humour noir… »

 

La scène dans ma tête: un party chill, et, oups, le DJ fait sauter le vinyle (le mp3?)… ça fait zuuuuuuuuup et tout le monde arrête de danser ne comprenant pas ce qui se passe… Voilà l’effet de sa phrase sur moi. Après ce zoom out mental, je zoom in sur ma situation. Ai-je bien entendu?

 

Le kid vient littéralement de m’asséner d’un uppercut verbal! Je reprends rapidement mes esprits et récapitule. D’accord, il fait son smat, commence avec les phrases assassine et compte être radin en plus…

 

C’est plus fort que moi, il faut que je lui sorte une de mes jokes plate: « Tu sais comment on appelle ça un riche asiatique? »

 

« Non… »

 

« Ching, ching. »

 

Il me surprend quand je l’entends rire à plein poumon…

 

« Hé man arrête de rire comme ça, tu vas finir par rire jaune. »

 

Je le vois continuer à rigoler dans mon rétroviseur

 

« C’est pas de ma faute, t’es juste trop live. »

 

Il finit enfin par me relancer: « Comment on appelle ça un riche black? »

 

Je me risque à une réponse: « Un bling bling black? »

 

« Non; un vendeur de drogue. »

 

La joke est plate mais je n’ai pas arrêté de rire. Pendant tout le long du trajet on continue de se lancer des répliques de ce genre.

 

Préjugés, manque de respect me dira t-on… et bien non; entre immigrants il y a des codes. Deux baveux qui s’affrontent de façon cordiale, c’est cool.

 

A+

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